L’informatique peut jouer des rôles différents en fonction de l’usage et de la volonté. Dans cet article je souhaite proposer un modèle simpliste de classification de l’informatisation des organisations, selon trois niveaux.
L’informatique comme support des processus humains
Ce premier niveau d’informatisation, correspond à un usage de l’informatique par l’organisation comme une aide aux processus humains. C’est la machine à écrire qui est remplacée par un traitement de texte, le fax par les mails, les phases de signatures par de la signature électronique.
Dans ce premier niveau les processus restent manuels, seuls les outils deviennent informatique, c’est généralement le niveau d’informatisation que toutes les organisations ont maintenant atteintes.
Les organisations tirent souvent un bénéfice direct de ce premier niveau d’informatisation par l’augmentation de la productivité que cela induit.
L’informatisation en remplacement des processus humains
Le deuxième niveau d’informatisation consiste à confier à des machines des tâches jusque là exécutées par des humains. Cela peut être la gestion des stocks, le processus de commande, etc.
Contrairement au premier niveau, ici l’informatique remplace des humains dans des processus qui leurs étaient jusqu’à présent dévolus. Les processus sont simplement dupliqués sous une forme informatique.
L’informatisation des processus permet une plus grande vitesse dans le traitement de l’information et sa transmission. Par contre si le processus qui pré-existait n’était pas efficace, l’informatisation n’en n’améliorera pas l’efficacité.
Une des principales problématiques avec ce deuxième niveau est la complexité et la spécificité à outrance des processus que l’on tente d’informatiser. Les processus complexes sont délicats à implémenter dans le cas de gros systèmes, cela peut mener à une ruine du projet d’informatisation (cas des derniers déboire de l’administration : ONP, Louvoie, etc.)
A cause des points cités ci-dessus, ce deuxième niveau est souvent décevant pour les organisations le mettant en place. C’est souvent le niveau d’informatisation des grandes administrations et entreprises ce qui explique que les gains attendus par l’informatique ne soient pas au rendez-vous.
L’informatisation comme vecteur de changement
Ce troisième niveau est le plus intéressant, il utilise l’informatique comme un moyen de transformer les processus et refondre l’organisation en profondeur, souvent pour la rendre plus agile. C’est à dire capable de s’ajuster au changement plus rapidement.
C’est l’occasion de repenser les processus existants pour les factoriser, les simplifier, en imaginer de nouveaux en un mot : transformer. Sorte de saut dans l’inconnu, ce niveau demande une grande implication des instances dirigeantes et est souvent responsable d’un bouleversement des acquis ce qui explique le fait que beaucoup d’organisations de taille importante y soient complètement hermétiques.
Pourtant l’informatisation comme vecteur de changement est souvent la clé pour acquérir de véritables avantages concurrentiels et des entreprises comme Amazon, Uber ou AirBnB se sont basées sur ce principe pour gagner un avantage compétitif énorme sur des marchés déjà existants et matures.
Conclusion
Si l’informatique comme support des processus humains est maintenant acquise, son usage pour transformer les organisations n’est malheureusement pas encore la norme.
Beaucoup trop d’organisations se contentent de répliquer leurs processus actuels et perdent donc l’avantage majeur que propose une informatisation totale : une réorganisation et une rationalisation des processus.
Enfin, l’informatique et le Web sont en train de bouleverser les business modèles des entreprises et seule une transition pleine et entière vers le numérique permet de bénéficier des armes nécessaires pour se battre sur ces nouveaux marchés où l’adaptation au changement (= agilité) et l’efficacité sont des atouts de premier plan.
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